À la découverte du patrimoine Belle Époque

21 janvier 2023


Le territoire Nice Côte d’Azur s’est “façonné” à la Belle Époque qui nous a légué un extraordinaire patrimoine. Comme l’illustrent les nombreux détails architecturaux, dans les bâtisses et les palais (des folies diront certains) qui bordent les avenues et les promenades du bord de mer, dans les rues… Certaines villes du littoral sont un témoin incontesté de ce passé glorieux. Nice, Beaulieu-sur-Mer ou Cap d’Ail nous invitent au voyage, sur les pas de la Belle Époque.

“ Aaaah, c’était la Belle Époque…” On a tous entendu ou bien employé un jour cette fameuse expression. Mais finalement, c’est quoi la Belle Époque ?

Si pour certains, elle est synonyme de moments bénis, elle reste et demeure une période très précise dans l’Histoire. La Belle Époque est, en outre, synonyme de progrès et de grands changements tant sur le plan social, architectural, artistique… On la situe vers la fin du XIXème siècle jusqu’au début de la première guerre mondiale en 1914.

Le saviez-vous ?

Le terme “Côte d’Azur” a été inventé à la Belle Époque !
On le doit à Stéphen Liégeard, un haut fonctionnaire et écrivain français qui l’utilisera dans les années 1887.

Depuis le mois de juillet 2021, Nice a été promue au Patrimoine Mondial de l’Unesco au titre de “ville de la villégiature d’hiver de la Riviera” pour son patrimoine architectural, paysager et urbain !

1 – Une architecture élégante et créative

Angelots, auvents ou marquises, balcons avec garde-corps, coupoles, décors muraux, fontaines, frises et fresques sont autant d’éléments que l’on retrouve dans l’architecture Belle Époque. Élégante et créative, cette dernière nous séduit par son originalité et ses courbes si particulières. De nombreux quartiers de Nice sont empreints de ces éléments architecturaux… Ouvrez donc l’œil, tout est dans les détails !

Avec leurs moyens quasi illimités et le désir de toujours faire mieux que leurs voisins, les riches hivernants ont permis (grâce à leurs excentriques projets) de façonner la Côte d’Azur. Aussi, des hôtels de luxe ont été construits pour héberger cette population exigeante et désireuse de profiter du confort moderne. Au fil des ans, des palais, des immeubles et des lieux de loisirs ont en effet été bâtis, comme en témoignent encore les différents quartiers de la ville de Nice. Si ces constructions font aujourd’hui partie intégrante de notre identité et de notre patrimoine, on imagine qu’à la Belle Époque, elles devaient, quelque peu, s’imposer dans le paysage et parmi le voisinage !

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À Nice

Si vous vous trouvez à Nice, dans le quartier des Baumettes, vous ne pouvez assurément pas manquer “les 3 folies” qui illustrent parfaitement le patrimoine Belle Époque :

  • La Villa Kotchoubey, actuel Musée des Beaux Arts (photo ci-contre)
  • La Villa La Tour de style néo-gothique (on pourrait croire qu’elle date du Moyen-Âge avec ses tours crénelées, ses échauguettes et mâchicoulis…)
  • Le Château des Ollières, au style gothico-venitien aux influences mauresques.

Dans le quartier de Cimiez, il règne toujours une atmosphère très Belle Époque. Remarquez, par exemple, les imposants immeubles d’habitation qui jadis étaient des hôtels luxueux comme Le Majestic, l’Excelsior Regina Palace (la Reine Victoria y avait ses quartiers) ou encore L’Alhambra, au style mauresque.

Plus au sud, dans le quartier du Mont Boron et au Cap de Nice, trône l’incroyable Château de l’Anglais, construction étonnante et reconnaissable par sa forme ronde et ses couleurs au style néo-moghole.

2 – Immersion à la Belle Époque

Pour vivre (un peu) une parenthèse à la Belle Époque, rendez-vous à la villa Ephrussi de Rothschild ou à la villa grecque Kérylos ou dans un établissement hôtelier haut de gamme.

@OTM NCA / J.Kelagopian

La Villa et les jardins Ephrussi de Rotschild, joyaux de la Côte d’Azur !

De style Renaissance italienne, la villa impose par sa position, sa couleur et ses neuf jardins à thème remarquables ! On est de suite séduit par son entrée au style gothique, son patio aux colonnes rose en marbre de Vérone et le jardin à la française qui s’avance sur le devant de la Villa jusqu’au temple de l’Amour.

C’est le rêve fou de la Baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild qui voulait un palais grandiose, pour abriter ses collections d’œuvres d’art chinées à travers ses voyages. On imagine ainsi sans peine les mondanités qu’elle a pu y organiser.

Lors de la création du jardin à la française, les employés ont été mis à contribution, déguisés sous des cônes de papier vert pour matérialiser les cyprès.

On raconte également que la Baronne aurait chipé le terrain à son voisin, un certain Léopold II, roi des Belges, jusque-là propriétaire de la moitié du Cap-Ferrat.

Pour vivre, le temps d’un instant, la magie de cette fastueuse époque, nous vous conseillons de suivre la visite commentée à l’aide des audio-guides de la Vvilla.

La Villa Kérylos, folie d’un homme épris de Grèce antique !

On peut considérer que la Villa Kérylos est une véritable œuvre originale ! Elle est le fruit d’une collaboration réussie entre un homme brillant, Théodore Reinach et l’architecte Emmanuel Pontrémol. Ce projet excentrique a été réalisé entre 1902 et 1908.

Inspirée des villas de l’île de Délos (IIème siècle avant JC), la villa Kérylos est l’un des témoignages les plus fidèles des demeures grecques de l’Antiquité mais avec le confort moderne (et luxueux) de la Belle Époque.

Comme on pouvait s’y attendre, on est fasciné par la beauté des lieux ! Tout est reproduit dans les moindres détails, avec goût et précision. Des meubles, en passant par la vaisselle et les fournitures de la villa, rien n’a, en effet, été laissé au hasard. Certains objets ont, en outre, été chinés lors des séjours en Grèce de cet irréductible passionné.

Les matériaux choisis sont de grande qualité comme l’illustrent le péristyle en marbre de Carrare ou encore les mosaïques et boiseries qui composent les lieux. L’heureux propriétaire aimait vivre comme au temps de l’Antiquité ! Ainsi, il portait la chlamyde (manteau court et fendu, agrafé sur l’épaule) et voulait que ses hôtes en fassent de même !

Le nom Kérylos signifie “hirondelle de mer”, qui dans la mythologie, annonçait un présage heureux. On imagine sans peine les moments heureux partagés dans cette si belle demeure! 

Vivez la Belle Époque dans des hôtels mythiques de la Côte d’Azur !

Grand-Hôtel du Cap-Ferrat, A Four Seasons Hotel, Saint-Jean-cap-Ferrat :
Ne manquez pas son lobby immaculé et la rotonde de style Eiffel qui domine les pins d’Alep.
Cet hôtel est niché dans un écrin de verdure, à la pointe du Cap-Ferrat.

Le Négresco, Nice:
Témoin d’une époque faste avec son magnifique Salon Royal et sa verrière, son joyeux mélange d’époques et de styles ainsi que sa collection d’œuvres d’art.

Le West End, Nice :
Premier hôtel construit sur la Promenade des Anglais (1842) dont la somptueuse façade est classée.

Le Westminster, Nice :
On aime les fresques du Grand Hall ou la collection de tableaux unique du peintre Bensa représentant des vues de Nice d’avant 1860.

La Réserve, Beaulieu-sur-Mer
L’histoire de La Réserve est intimement liée à un personnage emblématique, le journaliste et propriétaire du quotidien le New York Herald, James Gordon Bennett Junior. On lui doit l’installation de la première ligne téléphonique de la ville ou encore la construction d’accès routiers pour faciliter sa venue et celle de ses invités !

3 – Sur les pas du patrimoine Belle Époque à Beaulieu-sur-Mer et Cap d’Ail

Comme évoqué dans l’article 5 Bonnes raisons d’aimer Nice Côte d’Azur en hiver, un arrêt s’impose dans les villes côtières de Beaulieu-sur-Mer et Cap d’Ail.

Les lieux Belle Époque de Beaulieu-sur-Mer :

Le Square de Verdun, non loin de la Villa Kérylos est identifiable grâce à ses grands palmiers (encore plus beaux de nuit, illuminés) qui donnent une ambiance si particulière au lieu. Ce jardin public faisait partie de l’imposant Hôtel Bristol. Ce palais, bâti en 1899, accueillait alors toute l’aristocratie internationale au début du XXème siècle. Des thés dansants avaient lieu dans la magnifique rotonde attenante. Témoins de ce passé glorieux, Le Bristol et la Rotonde s’intègrent parfaitement dans ce décor hors du temps.

De même, juste en face, l’église du Sacré-Coeur a été bâtie en 1899 pour recevoir des fidèles toujours plus nombreux.

Au cœur de ville, place Clemenceau, l’imposant Palais des Anglais fut le premier hôtel de la ville. Autrefois hôtel de luxe, sa façade majestueuse recèle d’ornements atypiques tels qu’une licorne, un lion, ou encore des cariatides qui soutiennent le dôme central. Dans un autre registre, il fut l’un des premiers à s’équiper de toilettes en porcelaine blanche. Un exemple frappant du grand luxe de l’époque !

Sur la place Marinoni, on ne peut qu’admirer le kiosque à musique qui y trône fièrement depuis 1904. Véritable emblème de la Belle Époque, construit par des ferronniers d’art, il abritait un orchestre local qui animait la place. Aujourd’hui encore, il continue d’être le théâtre des fêtes de la ville !

Notre bon plan : le Bureau d’Information de Beaulieu-sur-Mer propose une découverte du patrimoine Belle Époque, en visite libre avec un plan détaillé, ou guidée en saison estivale.

Les demeures d’exception du patrimoine Belle Époque de Cap d’Ail

La ville de Cap d’Ail regorge d’exemples de constructions Belle Époque. Parmi les villas individuelles, on peut citer :

  • le Château des Terrasses,
  • la Villa Lumière construite pour Auguste Lumière,
  • la Villa Hélios qui appartenait à son frère Louis. Les frères Lumière sont les inventeurs du cinématographe.

La ville de Cap d’Ail doit en partie son essor à l’ex hôtel Eden, aujourd’hui devenue une résidence privée, dans le quartier de la Mala. La gare, l’extension des routes ou encore de nombreux commerces ont ainsi vu le jour pour satisfaire la clientèle fortunée qui venait en villégiature.

L’artiste Sacha Guitry fut un hôte régulier des lieux. Il se réfugiait fréquemment dans sa villa Les Funambules. Un parc public porte aujourd’hui son nom.

Non loin de là, la magnifique Villa Les Camélias met en avant le patrimoine local mais aussi les œuvres de l’artiste Ramiro Arrué.

Notre bon plan : découvrir le très riche passé Belle Époque de Cap d’Ail avec un guide du Bureau d’Information Touristique !

Autres réalisations du patrimoine Belle Époque à découvrir également aux alentours :

  • La villa La Vigie à Saint-Jean-Cap-Ferrat (photo de couverture)
  • Le Castel Floréa à Villefranche-sur-Mer (du côté de la Darse)
  • Le Château de L’Aighetta à Eze (en direction de la Grande Corniche depuis le village)

En totale autonomie ou avec un guide, immergez-vous donc dans ce passé Belle Époque qui a fait la réputation de notre si belle destination ! 


Émilie et Laetitia

Bureau d'Information Touristique de Saint-Jean-Cap-Ferrat à l'Office de Tourisme Métropolitain Nice Côte d'Azur